Tetrasporella cribrosa

Plantes Cryptogames de France

Par J. B. H. J. Desmazières.

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COLUMBIA

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654 Tetrasporella cribrosa, Nob.

? Ulva lacunosa, Duby Bot. gall.

Dans ses icônes atgarum europœarum, Agardh décrit et figure, au N." XV, sous le nom de Tetraspora lubrica, la
production que nous présentons ici. Quoique nous pensions qu’elle diffère réellement de la véritable Tetraspora lubrica
des Auteurs, et qu’il a caractérisée lui-même dans son Systema, nous allons rapporter l’opinion de l’Algologue suédois,
saD8 rien changer à sa manière d’écrire en français :

«Tetraspora lubrica, quoique nullement rare, n’est pas pourtant bien décrite par les Auteurs, et en comparant la
» figure telle que nous l’avons donnée, d’après les échantillons trouvés dans le fleuve de Tepel, avec les descriptions,

Notre Tetrasporella cribrosa appartient évidemment aux Némazoaires monadulées et doit se ranger à côté de la
Tetrasporella lubrica. Agardh, dans ses icônes citées plus haut, après avoir exposé les difficultés qu’il éprouva pour
déterminer le genre et l’espèce de cette production, vient corroborer pleinement les observations que Gaillon a faites
sur l’autre espèce. (Voyez le N.° suivant.) Nous allons faire connaître, encore en copiant textuellement, les faits
extrêmement curieux dont il a rendu témoin M. Schelling, Président de l’Académie de Carlsbad :

« Ayant trouvé à Carlsbad, de grandes masses de cette plante, dans le fleuve de Teple, et croyant d’abord que c’était
? une nouvelle espèce différente de la Tetraspora lubrica, j’en avais mis une portion dans une assiette pleine d’eau. Les

•	individus paraissaient être dans un âge assez avancé. Après une nuit, je trouvai la surface de l’eau couverte d’üne poussière
» verte. Sous le microscope je reconnus dans cette poussière les globules de 1» Tetraspora qui s’étaient dégagés de la
»membrane, étant devenus des animalcules, et se mouvant avec une vivacité remarquable. La membrane était plus
» vide, de sorte que les globules restans paraissaient être sortis de la position quaternaire, et être épars sans ordre sur
»lafronde. Les globules n’avaientpas changé de forme, mais parurent un peu agrandis. Leur mouvement était irrégulier

•	et courbé en zig zag. Une quantité de globules restait pourtant au fond du vase immobile sans qu’il me fût possible
»d’observer si cet état de torpeur était antérieur ou postérieur à leur vie animale. •

Ces phénomènes , et une foule de faits publiés par de consciencieux Micrographes, prouvent qu’avec le temps, la
patience et la persévérance, la vérité gagne de proche en proche tous les bons observateurs. C’est donc avec ces faits
bien constatés, et non avec les armes de 1 ironie, que nous, continuerons à répondre aux détracteurs de l’opinion émise
sur l’animalité de plusieurs Hydrophytes, des Mycodermes et de quelques Moisissures.

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